Le Lui Imaginaire #1

   Tout d’abord j’aimerai vous expliquer un truc bête concernant cette rubrique « Le Lui Imaginaire ». J’ai cette fâcheuse tendance à me faire des films pour me rassurer, pour m’évader et autres conneries de fille paniquée, paranoïaque et stupide que je suis. Concrètement, je m’assois face à un miroir et je m’imagine avec ce Lui Imaginaire. Il n’a ni prénom ni identité précise, il change d’apparence selon mes envies. Des fois il arrive même que ça soit une fille (ou dans le pire des cas un animal qui parle). Mais pour être franche, bien souvent c’est un très beau garçon hein.
Cette histoire fictive a débuté un peu après le CM1. J’ai toujours trouvé ça difficile les relations humaines même étant gamine. J’étais soit trop excessive, soit pas assez démonstrative ce qui compliquait grandement mon rapport aux autres. D’où mon besoin d’être autre part avec quelqu’un d’autre qui m’engueulait si besoin, me réconfortait, ou m’aimait tout simplement. Alors ouais, ça reviendrait à faire de moi une schizophrène puisque ce Lui Imaginaire c’est une partie de moi-même, mais ça va, je le vis bien vous savez. Je vous laisse tranquillement lire le numéro 1 de mes dialogues et ballades avec Lui Imaginaire. Bonne journée, soirée, nuit. Des bisous. 

*************

Là, entourés de sable et d’arbres morts. Un peu de vent chaud sur les joues. Des coups de pieds dans le sable. Histoire de les aveugler tous les deux, de les faire tousser, de sentir leurs yeux qui piquent et qui grattent. Se sentir un peu vivants quoi.
D’elle émane beaucoup de contrariété. Lui ne veut pas se contenter d’observer, lui il veut comprendre.

  C’est ainsi que débute une dispute insensée. 

– Mens pas, t’as replongé.

 Non. 

Le « non » froid, le « non » qui pue le mensonge. Le « non » qui se veut « oui ».

– Tu mens très mal. Trop mal. Tes yeux pleurent, tes veines veulent exploser et j’entends ton cœur battre même lorsque je ne suis pas dans la même pièce. Tu as replongé.

Elle s’assied par terre, salissant son jupon blanc. Sa bouche est sèche, ses lèvres ont été blessées par sa culpabilité. Bien entendu qu’elle avait replongé.

– Replonger dans le doute ..? N’importe quoi. Je n’ai pas replongé. Non. Non …

– Alors … Alors qu’est-ce qu’il y a ? Dis-le moi.

Elle ne répond pas. Il s’impatiente.

– Me laisse pas comme ça. Parle. Dis-moi tout. 

Une brise légère. Une mèche vient aveugler la jolie coupable. Elle l’éloigne de ses yeux noisettes et soupire.

– C’est pas le doute. C’est … autre chose. Une bêtise. Tu te souviens de la petite boîte en métal que je trimbalais partout et que j’osais pas ouvrir ?

– Oui, vaguement.

– J’y avais enfermé ma confiance. Et je l’ai balancé dans la mer hier. C’est fini. C’est tout. Adieu aux étoiles dans mes yeux. Adieu à mes éclats de rire que l’on ramassait par terre. C’est fini.

La reverra-t-il un jour sourire ?

Une petite boîte pleine de confiance se noie dans d’énormes vagues salées.

Le jeu est fini. Avec un peu de chance, la mer lui ramènera sa boîte. « Ou on a la retrouvera sur une autre plage » , c’est ce que lui se dit. Parce que lui il est plein d’espoir.

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Mar dit :

    J’aime toujours autant tes textes notamment celui-là, avec la petite boîte jetée à la mer…Tu On en avait parlé d’ailleurs, j’ai jeté aussi ma boîte et on l’a toujours pas retrouvée à l’autre bout du monde. On va devoir encore patienter toutes les deux 🙂

    1. Oui ! La dernière phrase pleine d’espoir est de toi d’ailleurs 🙂

Répondre à Mar Annuler la réponse.